Publié : 22 avril 2016 à 12h55 par Hélène Hamon

Dieudonné réclame 1,3 million d'euros à l'Etat après l'annulation de son spectacle à Nantes

Son spectacle avait été annulé en janvier 2014 au zénith de Nantes après ses propos polémique. Dieudonné réclame ce vendredi à la préfecture de Loire-Atlantique 1,3 millions d'euros.

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Dieudonné et la société de gestion de ses spectacles "Les Productions de la Plume" ont réclamé vendredi 1,3 million d'euros de dédommagements à la préfecture de la Loire-Atlantique, devant le tribunal administratif de Nantes, pour avoir fait interdire son spectacle "Le Mur" en janvier 2014 au Zénith de Nantes.


 


Cette somme comprend aussi bien le "préjudice moral" causé à l'humoriste controversé et à l'entreprise de Saint-Lubin-de-la-Haye (Eure-et-Loir), que leur manque à gagner sur les ventes de DVD du spectacle. Ses avocats, qui n'étaient pas présents à l'audience, ont demandé en outre au tribunal de condamner l'Etat à leur payer 20.000 € de frais de justice.


 


Dieudonné avait obtenu à l'époque gain de cause devant le juge des référés de même tribunal, qui avait suspendu l'exécution de la décision contestée. Mais Manuel Valls - alors ministre de l'Intérieur du gouvernement de Jean-Marc Ayrault - avait fait casser cette ordonnance in extremis par le Conseil d'Etat, quelques heures avant le spectacle.


 


Vendredi, à l'audience, le rapporteur public a préconisé de débouter Dieudonné et l'entreprise, qui se prévalaient pourtant de la "liberté d'expression" et de la "liberté de travail" pour obtenir réparation de leurs préjudices.


 


La magistrate, dont les avis sont souvent suivis par les juges, a en effet estimé que leur demande était entachée d'un vice de forme : ils n'avaient pas adressé de demande préalable d'indemnisation à la préfecture de la Loire-Atlantique, comme la loi l'exige. Sur le fond, elle a aussi considéré que la décision des services de l'Etat était légale.


 


"Le respect de la personne humaine est une composante de l'ordre public", a rappelé le rapporteur public. "Or, deux notes de la préfecture de police de Paris font apparaître que, lors de précédentes représentations, M. M'Bala M'Bala a tenu des propos et gestes à caractère antisémite, qui constituent une incitation à la haine raciale. La mesure d'interdiction générale décidée par le préfet était donc bien la seule à pouvoir empêcher la survenance d'un tel trouble."


 


Le tribunal administratif de Nantes, qui a mis son jugement en délibéré, rendra sa décision le 20 mai prochain./GF (PressPepper)


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