Publié : 23 juin 2016 à 18h10 par Hélène Hamon
Interdiction de déplacement à Lorient : le capo de la tribune Loire relaxé
Le capo de la Beaujoire était jugé ce jeudi par le tribunal de grande instance de Nantes. En décembre dernier, il s'était rendu au stade de Lorient pour supporter les Canaris alors qu'un arrêté empêchait tout déplacement.
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Le tribunal correctionnel de Nantes a relaxé jeudi Romain Gaudin, supporter du FC Nantes et porte-parole de la Brigade Loire, qui était poursuivi pour avoir bravé l'interdiction ministérielle de déplacement des supporters lors de la rencontre de Ligue 1 FC Lorient- FC Nantes le 19 décembre dernier.
L'arrêté en question interdisait en effet le déplacement des supporters le jour-même du match, alors que le capo de la Brigade Loire s'était rendu la veille chez des amis à Quimper pour "une virée prévue de longue date". Il avait alors profité de l'occasion pour se rendre au stade du Moustoir, exceptionnellement en compagnie de sa petite amie.
Les quelque 200 supporters du FCN présents ce soir-là, disséminés avant la rencontre parmi les spectateurs lorientais, s'étaient ce soir-là rassemblés sous les écrans géants au coup d'envoi, où se trouvait précisément Romain Gaudin. L'intéressé, debout dans ce "kop visiteurs de facto", avait alors lancé des chants d'encouragement aux Canaris. La rencontre n'avait toutefois été émaillée d'aucun incident, et aucun contrôle d'identité n'avait eu lieu à son terme.
Ce chauffeur-livreur de 27 ans, titulaire d'un master 2 de droit public, avait néanmoins été poursuivi après avoir été identifié par les policiers et sur les images de vidéosurveillance. Jamais condamné jusqu'alors, ni même interdit de stade, Romain Gaudin encourait une peine de prison avec sursis, une amende mais surtout une interdiction de stade.
"J'ai réagi en bon père de famille : cet arrêté interdisait le déplacement massif de supporters de Nantes à Lorient, par manque d'effectifs de police", s'est-il défendu jeudi devant le tribunal correctionnel, en présence de nombreux soutiens. "Je n'ai pas troublé l'ordre public... Je pense surtout que je représente ici 200 personnes, et pas seulement la mienne."
"Monsieur Gaudin dit avoir réagi en bon père de famille, mais il a surtout réagi en bon titulaire d'un master 2 de droit public", avait répliqué la procureure de la République, qui avait elle-même été contrainte de réclamer sa relaxe. "En venant la veille, il s'est montré plus intelligent que l'arrêté ministériel."/GF