Publié : 9 mai 2016 à 16h15 par Hélène Hamon
Le procès du meurtrier de Roland Touzeau, conseiller municipal à Aizenay, s'est ouvert ce lundi à Nantes
Il est accusé d'avoir assassiné son amant, qui n'était autre que le conseiller municipal d'Aizenay, Roland Touzeau. Un jeune homme de 23 ans comparaît devant les assises à Nantes jusqu'à vendredi.
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Un jeune Ivoirien de 23 ans est jugé depuis lundi par la cour d'assises de la Loire-Atlantique pour "l'assassinat" de son amant Roland Touzeau, un élu municipal d'opposition d'Aizenay, dont le corps avait été retrouvé à Nantes en décembre 2013 dans sa voiture calcinée.
La jeune homme a reconnu au début de l'instruction avoir poignardé ce conseiller à l'inspection académique de 56 ans, après que celui-ci lui ait "demandé lui bander les yeux et de lui nouer les poignets" dans le cadre d'une relation homosexuelle. Par la suite, il avait accusé une de ses connaissances, finalement mise hors de cause par les enquêteurs, de l'avoir tué dans le cadre d'un règlement de comptes.
"Oui, c'est moi qui l'ait tué, mais ce n'était pas du tout prémédité", a-t-il simplement déclaré lundi, à l'ouverture de son procès.
L'enquête avait en effet permis d'établir que le jeune bisexuel avait cherché à vendre par la suite l'Audi A5 cabriolet de son amant sur Le Bon Coin, où il avait déjà revendu des friteuses ou des chaussures de sport achetées sur internet à l'insu de son amant. Il aurait en effet "paniqué" alors que le propriétaire de l'appartement où il venait d'emménager avec sa compagne - alors enceinte de lui, mais qui a avorté depuis - se soit plaint de chèques impayés pour leur loyer.
"UN SOUCI DANS SA TETE"
Au premier jour de son procès, les jurés ont pu découvrir l'enfance de cet accusé qui rêvait de devenir "joueur de football professionnel, militaire dans la Légion étrangère ou cuistot". Il a ainsi expliqué avoir longtemps eu "la haine" contre ses parents, venus vivre en France sans lui, en le confiant à une grand-mère restée au pays. Il a ainsi réaffirmé avoir "vu des gens tués" lors de la guerre civile qui a secoué la Côte d'Ivoire, bien que plusieurs de ses proches en doutent.
"Il a un souci dans sa tête depuis tout petit", a déclaré un de ses cousins aux enquêteurs. Son père s'est également plaint que son fils "ne cesse de mentir". Souleymane Karamoko aurait aussi une "personnalité probablement borderline", selon un psychiatre qui l'a examiné, bien que son discernement n'ait jamais été aboli au moment du crime. Il avait déjà été condamné, par le passé, pour des vols commis à Noisy-le-Grand et Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis).
Sa compagne sera pour sa part jugée ultérieurement par le tribunal correctionnel de Nantes pour "recel" d'escroqueries : les enquêteurs estiment qu'elle ne pouvait ignorer l'origine frauduleuse des produits que son compagnon achetait à La Redoute et revendait sur Le Bon Coin. "Amoureuse" de ce dernier, cette femme a expliqué au cours de l'enquête avoir fermé les yeux par crainte de ses "violences", et tout ignorer de sa bisexualité.
La victime, Roland Touzeau, apparaissait lui comme un homme apprécié à Aizenay et "engagé sur le terrain associatif". Il avait rencontré l'accusé sur le sites de rencontres Badoo trois mois plus tôt. Le verdict de la cour d'assises envers son assassin devrait être connu jeudi soir./GF