Publié : 8 octobre 2015 à 7h50 par Anthony MARSAIS
Trésor familial perdu : le Crédit mutuel de Saint-Mars-la-Jaille sera rejugé en appel
La famille juge que la banque n'a pas été suffisamment condamnée.
Crédit : - Une famille reproche au Crédit Mutuel de Saint-Mars-la-Jaille d'avoir perdu plus de 300 pièces de
La famille qui avait assigné en avril le Crédit Mutuel de Saint-Mars-la-Jaille pour avoir égaré plus de 300 pièces d'or et d'argent entreposées dans ses "coffres communs" va faire appel de la décision, a-t-elle annoncé à PressPepper, estimant que la condamnation de la banque était insuffisante.
La juge a en effet accordé 5.404,80 € à la famille Lemoine, soit la valeur des pièces telle qu'elle a été estimée par un expert numismate, alors que la famille demandait 10.000 € et 5.000 € supplémentaires pour son préjudice moral. "C'était un trésor familial, qui se passait de génération en génération... Quelle que soit la valeur à laquelle vous le valoriserez, il est à présent perdu à jamais", avait justifié leur avocate, Me Sophia Lovaert-Pessardière, lors de l'audience.
"Nous sommes satisfaits de la condamnation de la banque, mais le montant est bien inférieur à notre attente", réagit aujourd'hui Marie-Noëlle Lemoine, qui avait attaqué la banque avec quatre de ses frères et soeurs. "Nous attendions beaucoup de ce jugement pour connaître enfin la vérité, malheureusement il n'a pas permis de savoir de qu'il s'est réellement passé sur la disparition du trésor familial. Pour nous, cela reste une énigme."
Ces pièces - héritées de la vente du moulin à eau de Bonnoeuvre par leur grand-père maternel, un meunier incapable de retravailler à son retour de la Première Guerre mondiale - avaient été déposées au Crédit mutuel en 2004, le père des requérants craignant de se les faire voler chez lui. Leur disparition avait alors été constatée en 2007, après son décès.
UN "VOL" PAR DES OUVRIERS ?
Une plainte au pénal avait alors été déposée contre la caisse locale du Crédit Mutuel, mais celle-ci avait été classée sans suite, les gendarmes d'Ancenis n'ayant pas pu identifier un quelconque voleur ou receleur.
Lors de l'audience, l'avocat de la banque avait expliqué que les pièces avaient été "confondues" avec un autre lot lors de leur transfert vers la caisse régionale du Crédit Mutuel, en raison de travaux affectant la caisse locale de Saint-Mars-la-Jaille "en 2006-2007". Lors de l'enquête des gendarmes, un de ses responsables avait aussi émis l'hypothèse d'un vol par un ouvrier du chantier ou bien par un convoyeur de fonds, selon la famille.
Aussitôt après la découverte de leur disparition en 2007, elle avait aussi reconstitué un lot de pièces similaires, mais celui-ci avait été refusé par les enfants de Jean Lemoine.
Ironie de l'histoire, le père des plaignants, Jean Lemoine, avait longtemps été membre du conseil d'administration du Crédit Mutuel de Saint-Mars-la-Jaille. Ne disposant pas de coffre-fort personnel, cet agriculteur avait été autorisé "à titre exceptionnel" à entreposer ses pièces dans les coffres communs de l'établissement en raison de ses nombreux "services" rendus par le passé, selon l'avocat de la banque./GF (PressPepper)
© 2014 PressPepper SARL - Tous droits réservés. Aucune des informations contenues dans ce serveur ne peut être reproduite ou rediffusée sans le consentement écrit et préalable de la SARL PressPepper. Tout contrevenant s'expose aux sanctions prévues par les articles L 122-4 et L 335-3 du Code de la Propriété intellectuelle : jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende.