Publié : 23 mars 2016 à 5h56 par Anthony MARSAIS

Un couple d'homosexuels nazairiens escroqué par une mère porteuse

La mère porteuse avait escroqué des couples homosexuels dont un couple originaire de la région de Saint-Nazaire. Ils pensaient devenir parents. Ils se retrouvent sans enfant, face à la justice...

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Le tribunal correctionnel de Blois a condamné mardi une "mère porteuse" de 37 ans à un an de prison avec sursis, pour avoir escroqué deux couples d'homosexuels, dont un de Saint-Nazaire, en ne leur remettant jamais le bébé qu'elle avait porté pour eux contre rémunération.


 


Cette "nounou prénatale" - qui se faisait surnommer "Petite Cigogne" ou "Ange Sincère" sur les forums spécialisés - avait agi de la sorte à deux reprises, en 2011 et 2012, en proposant ses services pour 10 à 15.000 €. Au moment de son interpellation en 2013, elle était en contact avec trois autres couples. Lors de son procès, cette mère porteuse a été décrite comme ayant des "carences affectives majeures" depuis son enfance et une "très faible estime d'elle-même".


 


Les candidats à l'adoption des bébés ont également été condamnés par le tribunal à 2.000 € d'amende avec sursis pour "provocation à l'abandon d'enfant", le délit qui sanctionne en France le fait d'avoir recours à une mère porteuse.


 


"Mes clients ont aussi été reconnus comme victimes d'escroquerie, ce qui était extrêmement important pour eux", a toutefois réagi Me Anne Bouillon, l'avocate du couple de Nazairiens.


Écouter Anne Bouillon


"Ils n'entendent pas en faire appel : ils acceptent cette sentence, et souhaitent pouvoir passer à autre chose et se reconstruire, car ça a été une épreuve très douloureuse."


 


Ses clients avaient en effet acheté le berceau et tout le matériel de puériculture de l'enfant, quand la mère porteuse leur avait annoncé dans un SMS laconique que le bébé était mort à la naissance. Il avait en réalité juste été cédé à un autre couple, établi pour sa part au Luxembourg, qui avait lui aussi payé ses prestations de Gestation pour Autrui (GPA).


 


"Cette dame avait beaucoup de réponses à leurs questions, elle leur a proposé des paiements échelonnés, elle a su les rassurer... Ils se sont donc lancés dans cette aventure, tout en sachant que ce n'était pas permis par la loi, ce qui les a rendus extrêmement vulnérables", explique Me Anne Bouillon. "Ils se sont retrouvés totalement isolés et emmurés dans leur silence, quand cette dame a voulu donner cet enfant à un autre couple : ils n'avaient aucun recours possible."


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