CHU de Nantes : elle décède après la greffe d'un rein... qui était cancéreux

Un habitant de Champteussé-sur-Baconne (Maine-et-Loire) a réclamé mercredi un peu plus de 220.000 € de dédommagements au CHU de Nantes, après que son épouse de 33 ans soit décédée en juin 2009 moins d'un an après la greffe d'un rein... qui s'était finalement avéré être touché par des métastases cancéreuses.

T.J. a été rejoint dans cette procédure par ses deux ex-beaux-parents, qui ont sollicité chacun 10.000 € pour la mort de leur fille. Défendus par Me Jean-Philippe Meschin, tous trois ont aussi demandé aux juges de condamner l'hôpital nantais à leur verser 3.000 € pour leurs frais de justice et à leur rembourser leurs frais d'expertise.

Le rapporteur public, dont les avis sont souvent suivis par les juges, a préconisé de donner en grande partie raison à la famille de la victime : l'expert mandaté dans cette affaire avait estimé que les examens menés sur la jeune femme avaient été "tardifs", et que l'exploitation des radiographies par le CHU s'était avéré être "lacunaire".

"L'expert s'interroge sur la compétence des radiologues de l'établissement : la lecture des images a été confiée à des internes, sans qu'elle ne soit validée par les médecins chefs de service", a souligné le magistrat dans ses conclusions.

La "faute" du CHU de Nantes est donc "établie", selon le rapporteur public, qui a estimé qu'elle était à l'origine d'une "perte de chance de survie" de 50 %. Il a donc suggéré aux juges de condamner l'hôpital à payer la moitié des préjudices invoqués, qui s'élèvent selon ses propres calculs à 175.000 € pour le mari de la patiente et 6.700 € pour ses parents. Soit une indemnisation de 87.500 € pour le premier et 3.350 € pour les seconds.

Le tribunal administratif de Nantes, qui a mis son jugement en délibéré, rendra sa décision dans un mois environ./GF (PressPepper)

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