Publié : 18 février 2016 à 7h25 par Anthony MARSAIS
Coups de feu aux Dervallières à Nantes : trois ans de prison ferme pour une jeune femme de 28 ans
La victime a reçu 175 plombs et en subit toujours les conséquences aujourd'hui... Une agression qui faisait suite à une rumeur infondée de pédophilie.
Une Montpelliéraine de 28 ans a écopé mercredi de cinq ans de prison, dont trois fermes, après avoir grièvement blessé à l'aide d'un fusil de chasse à crosse et canon sciés, le 6 mars dernier aux Dervallières, un homme qui lui reprochait d'avoir colporté des "rumeurs" sur la soi-disant "pédophilie" de son frère.
Le tribunal correctionnel de Nantes a également prononcé le maintien en détention de I.B., qui a déjà purgé onze mois de détention provisoire dans le cadre de cette affaire. Elle aura pour obligations de rechercher activement du travail et d'indemniser ses victimes si elle ne veut pas que sa peine de prison avec sursis soit révoquée.
Cette télé-opératrice pour une société de panneaux solaires - au chômage suite à la liquidation judiciaire de son employeur - avait logé le soir des faits 175 plombs dans le corps de I.K.. "Je n'ai pas tiré pour l'atteindre, mais pour qu'il arrête de me courir après", s'est défendue à l'audience la jeune femme, originaire de la région nantaise.
La scène était en effet survenue en pleine rue, vers 21h30, après un premier épisode houleux entre plusieurs de ses proches et ceux du prétendu "pédophile". "Très en colère", la prévenue - jusqu'alors simplement connue de la justice pour des vols - avait alors fait part à une amie de sa détermination à "buter" et "niquer" les membres du clan rival.
Après s'être emparée de son arme, qu'elle avait achetée "dans des quartiers" après l'assassinat d'un oncle, I.B. était ainsi revenue chez eux, à leur invitation, pour régler leurs comptes.
Son demi-frère de 22 ans, qui l'accompagnait ce soir-là, a pour sa part été condamné pour "complicité de violences volontaires" à deux ans de prison, dont un avec sursis et mise à l'épreuve, par le tribunal correctionnel de Nantes. Il avait lui-même reçu des coups de poing de la part des parties civiles, juste avant les tirs de fusil.
Ecoutez Me Aurélie Rolland, l’avocate de la cible des coups de feu. Elle revient sur les douleurs que ressent toujours son client.