Publié : 9 octobre 2015 à 18h47 par Anthony MARSAIS
Dix ans de prison pour les braquages de deux bureaux de Poste à Saint-Nazaire et Saint-Herblain
Les jurés sont allés au-delà des réquisitions. Un jeune havrais de 24 ans a écopé ce vendredi soir de 10 ans de prison pour les deux braquages commis en février 2013. Durant toute la durée du procès, il s'est dit innocent. Il n'a visiblement pas convaincu...
Le Havrais de 24 ans jugé depuis mardi pour le braquage de deux bureaux de poste, commis en février 2013 en moins d'une heure à Saint-Nazaire puis Saint-Herblain, a été condamné vendredi à dix ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Loire-Atlantique.
M.D., un jeune du quartier Mont-Gaillard au Havre, devra en outre verser des dommages et intérêts aux quatorze employés des bureaux de poste ainsi qu'à leur employeur, dont leur montant sera fixé le 11 janvier 2016 lors d'une nouvelle audience sur intérêts civils. A l'issue de l'audience, son avocat rouennais Me Hugues Vigier a annoncé qu'il allait faire appel de ce verdict.
Plus tôt dans la matinée, l'avocate générale n'avait en effet requis que huit ans d'emprisonnement pour son client, après avoir relevé sept "coïncidences" ou "indices" troublants, qui prouvaient selon elle sa participation à ces "faits qui relèvent du grand banditisme".
L'ADN de M.D. avait en effet été retrouvé sur le volant et le levier de vitesse de la Ford Mondéo qui a servi aux quatre braqueurs, pour relier Le Havre à Pornichet, où deux d'entre eux avaient volé l'Audi A4 break d'un automobiliste, en montant sur son capot sous la menace d'un pistolet. Un bas de survêtement similaire à celui utilisé par les braqueurs avait également été retrouvé chez lui, et son portable était coupé au moment des faits.
Surtout, les enquêteurs avaient fait le rapprochement avec un spectaculaire braquage commis le 6 juillet 2012 au bureau de poste du quartier Graville, au Havre, d'où les voleurs étaient repartis avec 130.000 €. Le lendemain des vols commis en Loire-Atlantique, l'un des demi-frères de l'accusé, S.D., avait d'ailleurs été interpellé avec deux autres complices présumés. L'arme retrouvée et "la façon de sauter sur les guichets" présentaient alors des similitudes avec les braquages des bureaux de poste de Saint-Nazaire et Saint-Herblain.
DES "PRESOMPTIONS" SUR SES COMPLICES
"Si aujourd'hui M.D. est tout seul dans le box, c'est parce que le ministère public n'avait que des présomptions et des spéculations contre les trois autres, qui selon moi auraient dû se trouver à ses côtés", a asséné l'avocate générale. "Mais, pour ce qui le concerne, quand autant de coïncidences se répètent, ce ne sont plus des coïncidences, mais bien la réalité."
Mercredi, devant les jurés, M.D. avait admis s'être servi la veille des faits de la Ford Mondeo, une "voiture de quartier", mais qu'il aurait ensuite prêtée à des "jeunes du quartier" dont il n'a pas donné l'identité.
"Quand les policiers m'ont interrogé, quatre mois après les faits, je savais par les bruits du quartier et par la presse à quoi elle avait servi... Ce volant, il brûlait les doigts : après cette histoire, on n'a plus trop envie de dire qu'on l'a conduite avant", avait-il ajouté, pour expliquer ses dénégations initiales devant les enquêteurs.
"Si on ne trouve pas d'autres ADN dans la voiture, c'est peut-être aussi parce que les derniers à s'en être servi ont pris des précautions", avait aussi suggéré vendredi dans sa plaidoirie Me Hugues Vigier, son avocat rouennais, qui avait défendu par le passé un des suspects du braquage du bureau de poste du quartier Graville, au Havre./GF (PressPepper)
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