Publié : 24 mai 2016 à 17h12 par Hélène Hamon
Eoliennes à Saint-Hilaire-de-Chaléons : le recours des opposants en passe d'être rejeté
Des opposants à des éoliennes implantées à Saint-Hilaire-de-Chaléons ont demandé à la justice d'annuler le permis de construire. Ils pourraient être déboutés.
Vingt personnes ont demandé mardi au tribunal administratif de Nantes d'annuler le permis de construire qui avait été octroyé en juin 2013 par le préfet de la Loire-Atlantique à La Compagnie du Vent, pour édifier trois éoliennes à Saint-Hilaire-de-Chaléons, au lieu-dit "Les Morandinières".
Une première demande de permis de construire avait été retoquée en septembre 2010 par les services de l'Etat, pour des questions d'ordre paysager, mais le même tribunal avait donné raison en avril 2013 à la filiale du groupe Engie (ex-GDF Suez) suite à un problème de droit. Elle avait donc réitéré, dans la foulée, sa demande de permis de construire.
Encore aujourd'hui, ses opposants se plaignent d'un "manque d'optimisation" des éoliennes, de leur "impact sur les oiseaux et les chauve-souris", et de leur "visibilité" depuis le château du Bois-Rouaud et l'église de Sainte-Pazanne.
Reste que le rapporteur public - dont les avis sont souvent suivis par les juges - a préconisé de les débouter : le magistrat a par exemple rappelé que les nuisances sonores ont été évaluées "par deux sociétés spécialisées", dont le soi-disant "manque de rigueur scientifique" n'est "pas du tout établi" par les requérants. Il a aussi écarté tout "risque de chute de pales" sur les maisons des riverains, comme ceux-ci le redoutent.
UN "BRIDAGE" DES EOLIENNES POSSIBLE
"Toutes sont situées à une distance comprise entre 650 et 800 mètres des éoliennes... Il faudrait donc que les pales soient éjectées avec une force extrême pour qu'elles retombent sur des habitations", a appuyé le rapporteur public, qui a aussi rappelé que l'architecte des Bâtiments de France avait donné un avis favorable au projet.
L'avocat des requérants a rappelé de son côté la "taille extrêmement importante" de ces trois éoliennes. "Actuellement, les parcs éoliens se multiplient sur le territoire français", a souligné l'avocat des opposants. "Or, depuis plusieurs années, on s'aperçoit que les riverains se plaignent de nuisances sonores extrêmement importantes, en total décalage avec l'étude d'impact qui avait été réalisée au départ." L'avocat estime aussi que le préfet n'a pas pris en compte les autres parcs éoliens qui se sont construits dans le Pays de Retz depuis la première demande de permis de construire, en 2007.
L'avocate de La Compagnie du Vent a elle rappelé que les trois aérogénérateurs vont être installés "dans un paysage rural avec une faible densité démographique". Le même tribunal administratif avait d'ailleurs confirmé, en janvier 2014, la compatibilité des éoliennes avec le Plan local d'urbanisme (PLU) de Saint-Hilaire-de-Chaléons. L'avocate a enfin rappelé que leur "bridage" était prévu si elles venaient à dépasser les nuisances sonores prévues dans l'étude d'impact.
Le tribunal administratif de Nantes, qui a mis son jugement en délibéré, rendra sa décision dans un mois environ./GF