Publié : 5 février 2016 à 7h52 par Anthony MARSAIS

Il braque un homme de 76 ans atteint de myopathie en pleine nuit à Lusanger

Le braqueur, originaire de Jans, a écopé de 30 mois de prison. La victime est traumatisée.

RCA
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Un habitant de Jans a été condamné jeudi en comparution immédiate à 30 mois de prison fermes, et maintenu en détention, après avoir braqué en pleine nuit un septuagénaire myopathe dans sa maison de Lusanger.

 

D.L., 40 ans, a également écopé de dix-huit mois de prison avec sursis supplémentaires et d'une mise à l'épreuve de deux ans, durant lesquels il aura obligations de soigner ses différentes addictions, de rechercher activement du travail et de payer ses 4.200 € de dommages et intérêts à sa victime. Le tribunal correctionnel de Nantes lui a aussi interdit d'entrer en contact avec elle pendant la même période, et de détenir une arme pendant cinq ans.

 

Le prévenu est en effet soupçonné d'être l'homme qui a débarqué cagoulé et armé d'un couteau dans la nuit du 16 au 17 décembre dernier chez un homme de 76 ans, qui vit seul dans un corps de ferme isolé.

 

Alors qu'il était couché dans son lit, l'agresseur avait commencé à lui réclamer sa carte bancaire, avant d'inspecter son slip (!) pour voir s'il n'y cachait pas de bijoux... L'homme - qui avait aussi soulevé les matelas - était finalement reparti avec 90 € en liquide, une carabine et un peu de nourriture en ayant préalablement arraché les câbles téléphoniques.

 

TOMBE DANS L'HEROÏNE

 

Interrogée par les gendarmes, la victime a dit par la suite suspecter un homme qui était venu frapper à sa porte, un mois plus tôt, pour savoir s'il avait "de la ferraille" à lui céder. Le septuagénaire a ensuite reconnu le prévenu lors d'un "tapissage" à la gendarmerie, et l'ADN de ce dernier a été retrouvé sur un briquet perdu devant l'entrée de la maison.

 

Une de ses connaissances a également affirmé aux gendarmes que D.L. lui avait proposé la veille de faire "un coup", sans plus de précisions. La mère de trois de ses six enfants - dont il est séparé depuis un an et qui habite le même lieu-dit que la victime - a pour sa part confié que le prévenu "buvait de façon excessive" au moment des faits.

 

"C'est sûr, ça n'allait pas trop bien dans ma vie à ce moment-là, mais pour autant, je n'aurais jamais commis une chose pareille", se défend l'intéressé, qui admet par ailleurs être tombé depuis peu dans l'héroïne. Son avocate a elle suggéré que le briquet pourrait appartenir à l'homme qui a témoigné contre lui, car tous deux "partageaient des cigarettes".

 

"UNE CIBLE IDEALE"

 

"La victime n'a pas de famille - hormis des neveux qui ne viennent pas le voir", a rappelé pour sa part l'avocate du septuagénaire. "Son isolement était donc connu dans la commune ! Avec sa maladie, qui lui paralyse les jambes et le contraint à se déplacer avec des cannes, cela en faisait une cible idéale pour un cambriolage."

 

"C'est quelqu'un de rustique et bourru, mais cela ne l'a pas empêché pas d'éclater en sanglots devant les gendarmes : il a été traumatisé par cette nuit de cauchemar, qui l'empêche encore aujourd'hui de dormir", avait-elle ajouté.

 

La procureure de la République avait réclamé quatre ans de prison, dont trois fermes, pour cet homme déjà condamné treize fois, essentiellement pour des vols et des conduites en état d'ivresse. Le prévenu a été reconnu coupable, au passage, d'une "tentative de vol" commise la même nuit./GF (PressPepper)

 


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