Publié : 7 juin 2016 à 6h37 par Anthony MARSAIS
La Marne : condamné pour avoir abusé de ses filles pendant des années
Le retraité écope de trois ans ferme.
Le tribunal correctionnel de Nantes a condamné lundi à trois ans de prison ferme un habitant de Falleron (Vendée), accusé de s'être livré pendant vingt-cinq ans à des attouchements sexuels sur ses trois filles et deux de ses petites-filles à Wassy (Haute-Marne), Taverny (Val d'Oise) puis La Marne.
Cet ancien militaire de l'armée de l'air âgé de 62 ans a finalement été reconnu coupable d'agressions sexuelles aggravées sur les premières, mais pas sur les secondes. Il devra en conséquence verser 10.000 € de dommages et intérêts à deux de ses filles, la troisième ayant préféré "oublier" ces faits en s'installant dans le sud de la France.
Le prévenu - qui n'avait jamais fait de détention provisoire dans cette affaire - ne s'est toutefois pas vu décerner de mandat de dépôt : il sera donc convoqué ultérieurement pour commencer à purger sa peine d'emprisonnement ferme. Il devra payer 1.000 € supplémentaires à ses filles pour leurs frais de justice et a également écopé de deux ans supplémentaires avec sursis. Son nom sera par ailleurs inscrit au fichier national des délinquants sexuels.
Lors de son procès, le 27 avril, il était apparu que l'homme avait déjà été dénoncé une première fois en 1994 par sa fille aînée, âgée aujourd'hui de 38 ans. "On pensait recevoir le soutien des tontons et des tatas, mais c'est tout le contraire qui s'est produit : on nous a pris pour des menteuses", avait sangloté à la barre l'intéressée, lors de l'audience.
"INSUPPORTABLE SENTIMENT D'IMPUNITE"
Cette dernière s'était finalement décidée à porter plainte dix-neuf ans plus tard, quand elle avait appris que son père avait "mis de la crème sur la zigounette" d'une de ses deux filles. Son père - jusqu'alors inconnu de la justice, et qui a divorcé suite à la révélation des faits - avait ainsi admis devant le tribunal correctionnel de Nantes avoir fait des cunnilingus à ses filles. Il avait aussi reconnu s'être livré sur elles à des attouchements, "mais sans pénétration", et avoir regardé "des films érotiques" en leur présence.
La procureure de la République avait dénoncé pour sa part "l'insupportable sentiment d'impunité" du prévenu, qui n'avait subi jusqu'alors "zéro jour d'incarcération" alors que ses filles vivaient "un véritable calvaire, quasi-quotidien". Elle avait donc réclamé à l'audience six ans de prison à son encontre, avec mandat de dépôt.
L'avocate du prévenu, Me Amel Maugin, avait sollicité pour sa part l'indulgence du tribunal : elle avait rappelé que son client avait été victime dans son enfance de violences de la part de son père, lui aussi militaire et "enrôlé malgré lui dans les Jeunesses hitlériennes". Elle avait aussi plaidé sa relaxe pour les "agressions sexuelles" sur ses petites-filles./GF (PressPepper)