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22 janvier 2021 à 13h30 par Julie DROIN

Loire-Atlantique : le département fer de lance pour le sauvetage en mer

A l'initiative du département de Loire-Atlantique mais aussi de la région Occitanie et de la mairie de Paris, des collectivités territoriales lancent la "plateforme des collectivités solidaires avec SOS Méditerranée".

RCA
Le dernier sauvetage réalisé jeudi 21 janvier par l'association en mer Méditerranée.
Crédit : Fabian Mondl

Un partenariat entre les territoires et SOS Méditerrannée pour protéger les populations qui tentent de traverser la mer pour rejoindre l'Europe. L'objectif est de réunir un maximum de communes, villes, régions, départements autour de l’association, qui s'attache à secourir ces personnes.

Ces 28 collectivités, qui regroupent également la ville de Rennes, l’Ille-et-Vilaine, la Bretagne, rappellent dans une tribune que l'assistance en mer est un devoir du droit maritime international et une obligation morale.

Ces six dernières années, plus de 20 000 hommes et femmes ont péri noyés, des chiffres en deçà de la réalité car lorsque personne n'est présent sur les zones, ces drames se déroulent sans témoin. La Méditerranée est ainsi devenue l'axe migratoire le plus meurtrier du monde. 

 

PLUS DE 31 000 VIES SAUVEES EN UN AN

Si l’Europe dispose de nombreux moyens pour intervenir, elle choisit de ne plus le faire. C'est pour faire face à cette défaillance des Etats que SOS Méditerranée est née. Depuis 2015, l’association affrète un bateau pour porter secours à ces hommes et femmes. Elle a permis d'en sauver plus de 31 000 en cinq ans. 

 

D'autres ONG agissent également en Méditerranée mais depuis quelques années elles sont devenues la cible d'un véritable "harcèlement administratif" de la part des Etats européens afin de les empêcher d'agir. Ainsi le navire de SOS Méditerranée a été détenu 5 mois par les autorités italiennes. L'Océan Viking a pu reprendre la mer le 11 janvier. Ces deux derniers jours, ce sont 260 personnes qui ont été récupérées par le bateau de secours, alors qu'elles se trouvaient sur des canots pneumatiques surchargés à la dérive.

 

« Nous ne pouvons pas fermer les yeux »

Tous ces sauvetages sont salués par les signataires de la tribune. Pour le président de Loire-Atlantique, « Nous ne pouvons pas fermer les yeux, surtout quand les Etat sont défaillants. Tous les ports du monde devraient accueillir les hommes et les femmes avant qu'ils ne trouvent la mort en mer. » 

Philippe Grosvalet a annoncé un soutien de 200 000 € par an à l’association, après une première subvention de 500 000 € l’année dernière. La Ville de Saint-Nazaire a de son côté octroyé une aide annuelle de 10 000 euros. Paris a déjà apporté 260 000 euros. Autant d'argent qui sert au financement du bateau, dont le fonctionnement avoisine les 14 000 euros par jour, mais aussi aux marins professionnels salariés.

 « De la plus petite à la plus grande, du littoral et de l’intérieur, du Centre, du Sud, du Nord, de l’Est et de l’Ouest, toutes nos collectivités sont concernées, chacune à la mesure de ses moyens. Il s’agit de sauver des vies, sans distinction, et de faire vivre la devise républicaine qui fait battre le cœur de nos territoires : Liberté, Égalité, Fraternité. »

              

Crédit photos :

Laurin Schmid                                        Laurin Schmid                                        Anthony Jean