Publié : 24 novembre 2015 à 6h48 par Anthony MARSAIS

Nantes : l'infirmier psychiatrique avait abusé d'une patiente de l'hôpital Saint-Jacques

L'infirmier a écopé de 5 ans de prison, dont deux ans fermes, mais il n'a pas été incarcéré...

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Un infirmier psychiatrique à la retraite a été condamné lundi soir par le tribunal correctionnel de Nantes à cinq ans de prison, dont deux fermes, pour avoir imposé pendant plusieurs mois en 2012 des relations sexuelles à une patiente de l'hôpital Saint-Jacques, âgée à l'époque de 30 ans.

 

Le prévenu, âgé de 64 ans, n'a toutefois pas été incarcéré à l'issue de l'audience : cet habitant de Saint-Hilaire-de-Loulay sera convoqué prochainement devant un juge d'application des peines (JAP) de La Roche-sur-Yon, pour voir de quelle manière il purgera ses deux années d'emprisonnement (détention, semi-liberté, bracelet électronique...).

 

Le sexagénaire sera en outre soumis à une mise à l'épreuve de trois ans, durant lesquels il aura obligation de se soigner et d'indemniser sa victime s'il ne veut pas voir sa peine avec sursis révoquée. Une audience aura ainsi lieu le 17 juin prochain, après une expertise, pour déterminer le montant final des dommages et intérêts qu'il devra verser.

 

Le tribunal correctionnel de Nantes a également interdit au prévenu d'entrer en contact avec la jeune femme et d'approcher le moindre hôpital psychiatrique dans les trois prochaines années. Son nom sera par ailleurs inscrit au fichier national des délinquants sexuels, ce qui l'obligera à pointer à intervalles réguliers à la gendarmerie.

 

IL AVAIT DEJA COUCHE AVEC D'AUTRES PATIENTES

 

L'instruction a en effet permis d'établir que cet homme marié, père de trois enfants, avait déjà reçu un rappel à l'ordre de sa hiérarchie en 2000, quand il travaillait au Centre hospitalier spécialisé (CHS) de Montbert. Il avait en effet mis enceinte une patiente, elle aussi âgée de 30 ans, après son hospitalisation. Outre son épouse, le sexagénaire avait pourtant à l'époque une maîtresse, elle-même ancienne patiente de l'hôpital psychiatrique Saint-Jacques... Cet avertissement ne l'avait toutefois pas empêché d'avoir une autre relation du même type, trois ans plus tard.

 

La patiente dont il avait abusé en 2012, avait, elle, expliqué avoir été "traînée dans la salle de bains" de sa chambre d'hôpital, où l’accusé lui imposait des relations sexuelles "sur une couverture" à même le sol. "Une dizaine" de rapports auraient ainsi eu lieu, et huit autres chez elle, où il s'invitait après l'avoir accompagnée en ville.

 

La jeune femme, très fragile psychologiquement, avait également fait état de "caresses sur la poitrine et le sexe" au petit matin, quand elle se trouvait encore "dans un demi-coma", après avoir été "shootée" par de puissants médicaments.

 

L'enquête a aussi permis d'établir que le prévenu avait offert à sa victime des soutien-gorge, et qu'il lui envoyait des SMS où il se présentait comme son "confident" ou son "ange gardien". Absente à l'audience, cette dernière est aujourd'hui "détruite psychiquement", selon ses proches, et est internée à l'hôpital psychiatrique de Blain.

 

Sa sœur raconte sa "stupéfaction" quand elle a pris connaissance des agissements du prévenu.

Écouter Stupéfaction et terreur

 

Lundi, devant le tribunal correctionnel de Nantes, l'intéressé a simplement reconnu avoir eu "deux relations sexuelles" avec la jeune femme, et uniquement dans son appartement. Il a en revanche démenti avoir délibérément alourdi le "traitement de cheval" de sa patiente pour profiter de sa faiblesse, comme la soeur de la victime le pense. Dorénavant suivi par un psychiatre, il fait preuve d'une "culpabilité peu présente", selon un expert qui l'a examiné.

 

Pour ces "dix-huit viols correctionnalisés", la substitut du procureur de la République avait requis trois ans de prison ferme - une peine nécessairement purgée en prison, au moins pour partie. La représentante du ministère public avait également demandé au tribunal d'ordonner un suivi socio-judiciaire de deux ans à sa sortie de détention, dans le cadre duquel il aurait été contraint de suivre de soins.

 

Son avocate avait, elle, confirmé le "comportement amoral" de son client, mais estimé qu'il n'était pas pour autant "condamnable sur le plan pénal", dans la mesure où il n'y avait pas eu "contrainte" ou "surprise" de la victime. "Il aurait dû être sanctionné d'un point de vue disciplinaire", estimait l'avocate, pour qui son client n'avait "aucune intention de nuire"./GF (PressPepper)

 

 

 

 

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