Publié : 20 mai 2016 à 6h19 par Anthony MARSAIS

Prison avec sursis pour la coiffeuse qui avait dévalisé son « amie » hospitalisée à Blain

L’ancienne coiffeuse, son ancien amant et son fils, qui avaient profité de l’argent de l’octogénaire, devront rembourser 228 000 euros !

RCA
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Dix-huit mois de prison avec sursis et une amende de 5.000 € ont été prononcés jeudi à l'encontre d'une ancienne coiffeuse de 62 ans, qui avait été jugée le 31 mars dernier pour avoir détourné entre 2009 et 2012 près de 250.000 € des comptes d'une amie internée au centre hospitalier spécialisé (CHS) de Blain.


Le tribunal correctionnel de Nantes a aussi condamné à douze mois de prison avec sursis et 3.000 € d'amende l'ancien amant de la coiffeuse, un homme âgé aujourd'hui de 55 ans, qui s'était notamment acheté une Corvette C6 avec l'argent de cette octogénaire touchée par la maladie d'Alzheimer.


Les juges n'ont toutefois pas suivi l'avis du procureur, qui voulait lui interdire d'exercer sa profession d'agent immobilier pendant cinq ans : il aurait sous-estimé le prix de vente de la maison "amiantée" et "non chauffée" de la victime, dans le quartier Bellevue à Nantes, pour faire une culbute financière de 50.000 € en l'espace de trois mois... Ils ont en revanche interdit aux deux anciens amants d'exercer toute fonction de tutelle ou curatelle pendant cinq ans.


Enfin, trois mois de prison avec sursis ont été prononcés par le tribunal correctionnel de Nantes à l'encontre du fils de l'ancienne coiffeuse, qui avait fait financer l'achat de sa Mégane cabriolet avec l'argent de cette patiente de 88 ans.


BIJOUX, PARFUMS ET IMPOTS


L'enquête avait démarré après que la direction du centre de soins de l'Isac, à Blain, se soit étonnée que les frais d'hospitalisation de la victime n'aient pas été réglés. Les soupçons s'étaient alors dirigés vers la prévenue, une amie de cette ancienne gardienne d'immeuble décrite comme "avare" et n'ayant pas d'enfants, dont elle avait fait son héritière.


La coiffeuse - qui avait cessé de rendre visite à l'octogénaire depuis fin 2010, mais qui lui avait fait signer une procuration générale - continuait en effet de prendre son chéquier pour régler ses séances de numérologie, faire ses emplettes chez des bijoutiers ou des parfumeurs, régler le loyer de son salon de coiffure ou encore payer ses impôts. L'enquête avait également permis d'établir qu'elle avait acheté, avec cet argent, une Mercedes ou une Peugeot 206.


A l'audience, cette habitante de Sautron avait rejeté la responsabilité sur son ancien amant, qui s'est décrit pour sa part comme un "passionné de voitures". "J'étais tombée amoureuse de cet homme, qui disait toujours être dans le besoin... J'ai été très naïve", avait-elle dit. "J'ai été très heureuse, au final, d'avoir été arrêtée."


En attendant, son amie, ruinée, doit désormais compter sur l'aide sociale du Département pour vivre. "Le plus scandaleux, c'est que c'est la collectivité qui a dû prendre le relais", s'était ainsi exaspéré le procureur de la République à l'audience. "Le comportement de madame n'était pas celui d'une héritière aimante, mais d'une personne avec un esprit de lucre tout à fait avéré."


L’ancienne coiffeuse, son ancien amant et son fils devront ainsi rembourser 228.000 € au tuteur de l'octogénaire, toujours vivante à ce jour mais qui se trouve dans un état "démentiel"./GF (PressPepper)


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