Publié : 24 mars 2016 à 7h57 par Anthony MARSAIS

Séquestration à Nantes : une jeune femme avait servi d'"appât" sur Facebook

Un jeune homme, qui s'était réfugié à Caen, est finalement revenu dans la région, piégé par une jeune femme sur Facebook. Sa soirée, qui s'annonçait romantique, s'était transformée en une soirée de terreur puisqu'il avait été séquestré puis frappé à Nantes.

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Le tribunal correctionnel de Nantes a condamné mercredi deux Tunisiens et deux Libyens de dix-huit mois à deux ans de prison fermes, pour avoir pris part à la séquestration d'une de leurs connaissances dans la nuit du 2 au 3 mars 2015, en se servant d'une de leurs amies comme "appât" sur Facebook.

 

Les juges ont prononcé le maintien en détention de M.M. (22 ans) et B.A. (26 ans), qui comparaissaient détenus, et ont prolongé les effets des mandats d'arrêt émis à l'encontre de M.T. (31 ans) et A.Z. (33 ans), qui ne se sont pas présentés au procès - où ils devaient comparaître libres.


Une jeune femme de 24 ans a écopé pour sa part de six mois de prison fermes, mais sans mandat de dépôt, pour avoir "pris une part prépondérante" au guet-apens : P.B., qui habite Saint-Sébastien-sur-Loire, s'était en effet créé un faux compte Facebook, avec lequel elle était entrée en contact avec S.A.G.


GUET-APENS


Ce consommateur de cannabis ne répondait en effet plus à ses amis, qui lui reprochaient de leur avoir "volé des vêtements" - mais envers qui il pourrait avoir aussi une "dette de stupéfiants", pour le parquet : il s'était réfugié chez des proches à Caen, après avoir déjà été contraint de laisser son appartement nantais à ses créanciers.


Après l'avoir dragué et lui avoir fait miroiter de possibles relations sexuelles, la jeune femme avait donc fait venir S.A.G. en train jusqu'à Saumur. Ses créanciers, qui l'y attendaient, l'avaient alors fait monter dans leur voiture sous la menace d'un couteau, avant de le séquestrer dans un premier temps dans un appartement.


Tous étaient revenus par la suite à Nantes dans celui de la victime, situé chaussée de la Madeleine près de l'Hôtel-Dieu, où l'intéressé aurait reçu des "coups de barres métallique". Il s'en était finalement échappé en pleine nuit, durant le sommeil de ses ravisseurs, en sautant du deuxième étage de son immeuble, se blessant au passage à la cheville.


"TRAUMATISE"


"Depuis qu'il est sur Caen, il ne fait rien, il reste prostré", a ainsi relevé un expert, mandaté pour examiner les séquelles psychologiques de S.A.G.. "Il est traumatisé, et demeure incapable de se mobiliser dans des démarches thérapeutiques ou de recherche d'emploi." Son avocate, qui n'a ainsi jamais pu le rencontrer de visu, a demandé au tribunal de condamner les prévenus à verser 10.000 € de dommages et intérêts et 2.000 € de frais de justice à son client.


Ses agresseurs ont eux accusé le plaignant, absent au procès, de "jouer la comédie" et de "faire un bon film". La jeune femme qui leur a servi d'appât a pour sa part été décrite comme "ingénue" et d'une "grande naïveté" par son avocat. Elle devra désormais se rendre devant un juge d'application des peines (JAP) pour voir de quelle manière elle purgera ses six mois de prison (incarcération, semi-liberté, bracelet électronique...).


Son compagnon, qui était également partie prenante à ses côtés, a lui aussi écopé de six mois de prison fermes. Une audience sur intérêts civils aura lieu le 9 septembre pour déterminer le montant définitif des dommages et intérêts que recevra leur victime./GF (PressPepper)


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