Publié : 10 mars 2016 à 7h31 par Anthony MARSAIS
Trois ans de prison fermes pour le Nazairien qui avait humilié sa compagne pendant dix-huit mois
Il lui crachait dessus, lui coupait des touffes de cheveux et lui avait écrasé une cigarette sur le visage...
Un jeune originaire de Saint-Nazaire a été condamné mercredi à trois ans de prison fermes par le tribunal correctionnel de Nantes, conformément aux réquisitions du parquet, pour les "violences habituelles" qu'il avait fait subir à sa petite amie pendant dix-huit mois, entre janvier 2014 et mai 2015.
Les juges ont également imposé un suivi socio-judiciaire de cinq ans à l'encontre de A.C, âgé de 25 ans, qui aura donc obligation à sa sortie de prison de suivre des soins et interdiction d'entrer en contact avec sa victime. S'il venait à ne pas le respecter, le jeune homme s'exposerait alors à purger une année d'emprisonnement supplémentaire.
Les juges ont voulu tenir compte de "la gravité et de la continuité des faits", qui s'étaient produits pour l'essentiel à Nantes, où le prévenu avait trouvé un contrat aidé auprès de la mairie pour travailler au Jardin des Plantes : le jeune homme - adopté en Roumanie quand il était enfant - voulait s'affranchir de sa famille, installée désormais sur Guérande.
Dix faits marquants, en l'espace de dix-huit mois, avaient ainsi été retenus par les enquêteurs à l'encontre d'A.C., qui a déjà purgé dix mois de détention provisoire dans ce dossier : il crachait régulièrement au visage de sa compagne, lui avait écrasé une cigarette au visage, coupé des touffes de cheveux ou encore aspergé la tête de gel lubrifiant intime.
Cette jolie jeune femme de 29 ans - qu'il traitait de "pute", "moche" et "conne" - était également tenue de lui préparer à manger, d'aller lui chercher des DVD tout en restant à sa disposition pour se plier à ses exigences sexuelles.
"DONNEUR DE LECONS"
"Hier, c'était la Journée de la Femme... Je me suis dit "Heureusement que le jugement ne tombe pas ce jour-là", car je ne suis pas fier de ce que j'ai fait", s'est défendu le prévenu. "Pour moi, la femme est l'égal de l'homme, voire même un peu plus."
"Monsieur est manifestement prêt à rejoindre la cause féministe", raille Me Anne Bouillon, l'avocate de la victime, spécialisée dans la défense des droits des femmes. "Mais ce dossier, c'est d'abord l'archétype des violences conjugales : il faut qu'il sache que son comportement, aussi méprisable et pitoyable qu'il soit, est aussi interdit par la loi."
Le côté "exaspérant" et "donneur de leçons" d'A.C. avait par ailleurs été souligné par le psychiatre qui l'a examiné dans le cadre de cette affaire, tandis que ses supérieurs à la mairie de Nantes ont été très vite énervés par son manque de ponctualité, ses "propos salaces" et sa propension à draguer les passantes.
Une audience sur intérêts civils aura lieu le 18 novembre prochain, pour déterminer le montant définitif des dommages et intérêts qu'il devra verser à son ex-petite amie. En attendant les résultats de l'expertise psychologique, celle-ci s'est vu allouer une provision de 2.000 €./GF (PressPepper)